Quand le professeur Chevallier est devant le tableau avec son bout de craie et vous explique l'Apocalypse financière A+B, cela donne cette analyse:
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Prenons un exemple simplifié: Quand le Trésor américain emprunte de l'argent sur les marchés financiers, il émet des Bons du Trésor par exemple à 10% pour X années. Donc lorsqu'un investisseur lui prête 100 dollars, il va recevoir 10 dollars d'intérêts après une année.
Or ces BdT sont des produits financiers qui peuvent se vendre et donc s'acheter sur les marchés à tout moment. Les investisseurs qui achètent ces BdT vont donc payer 100 dollars (pour percevoir 10 dollars d'intérêts au bout d'un an) mais ils peuvent aussi vendre ces titres.
Si la demande est faible les prix de ces bons vont alors baisser, par exemple à 50 dollars, dans ce cas, les intérêts seront toujours de 10 dollars, ce qui fait un revenu réel de 10 dollars pour 50 dollars, soit un gain (un taux réel) de... 20 % !
Inversement, si la demande sur ces BdT est très forte, les prix vont monter, par exemple à 150 dollars, avec des intérêts toujours de 10 dollars, ce qui fait un gain (un taux réel) de 10 dollars sur 150 dollars, soit 6,7%.
Conclusion : les prix des obligations varient bien en sens inverse de leurs rendements.
Or ce problème peut être abordé autrement: la Fed augmente le taux de base, ce qui entraîne tous les autres taux à la hausse. Donc, les prix baissent mathématiquement !
Et c'est ce qui se passe depuis le 16 mars 2022, ce qui provoque des pertes de l'ordre de... 30% en moyenne sur la valeur de ces BdT américains. Le problème est que le marché de ces bons est de l'ordre de... 18.000 milliards de dollars !".
Soit 18 trilliards.
Ce qui veut dire aussi que "
des pertes de l'ordre de 30% sur 18.000 milliards, ça fait... 6.000 milliards de dollars de pertes sèches pour leurs possesseurs! Et qui sont les grands perdants? Les gros investisseurs, d'abord des banques, des fonds de pension, des fonds de placement, etc. Normalement, ces investisseurs sont des entreprises qui doivent publier leurs comptes en évaluant leurs actifs au prix du marché, à leur juste valeur (fair value).
Ils auraient donc dû comptabiliser des pertes colossales, mais la plupart d'entre eux ne respectent pas les règles comptables (IFRS) en vigueur, sauf quelques très rares exceptions comme la Banque Nationale Suisse, la BNS qui a enregistré une perte de... 166 milliards de francs suisses (fin septembre 2022) pour des capitaux propres de 222 milliards de francs en mars 2021, pertes dues principalement sur les moins-values sur des placements en obligations !
Donc les dirigeants de la Fed ayant fait passer leur taux de base de 0% à presque 5% ont condamné la plupart des banques américaines à perdre 30% sur la valeur des obligations qu'elles détiennent, ce qui fait une perte globale réelle de l'ordre de... 6.000 milliards de dollars".
Et là on arrive au maquillage des bilans bancaires:
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Rares sont les banques qui enregistrent réellement ces pertes dans leurs comptes sur ces BdT, sauf celles qui sont obligées d'en vendre en catastrophe et c'est ce qui s'est passé avec la Silicon Valley Bank qui a été obligée d'augmenter récemment ses capitaux propres de plus de 2 milliards de dollars pour combler ses pertes sur ses mêmes BdT. A court de liquidités, elle s'est trouvée en difficulté, ce qui signifie qu'elle était en réalité au bord de la faillite".
Et voici les cavaliers de l'Apocalypse de la fausse monnaie: "
C'est le premier domino bancaire qui vient de tomber. Les autres suivront, ce qui est donc le début de la fin du bon fonctionnement du système bancaire américain. La faillite de Silicon Valley Bank va entraîner celle d'un certain nombre de ses clients qui sont des start up de la Silicon Valley, puis par contagion, celle d'autres banques et de leurs clients.
Tout le système bancaire américain va donc s'écrouler dans les semaines à venir ainsi que beaucoup d'entreprises, ce qui engendrera à une crise beaucoup plus importante que celles qui se sont produites depuis l'après-guerre"
lire ici Chevallier.biz.
La mauvaise nouvelle ?
Les banques ont bien bidonné leurs bilans, signés et contre-signés par toute une armée de comptables, expert-comptables et commissaires aux comptes. La complicité va du bas de l'échelle (comptable) jusqu'au sommet.