This is the translation of the first post of Laura from this thread https://cassiopaea.org/forum/index.php/topic,43935.0.html
Enjoy !
***************
Quelqu'un pourrait proposer un meilleur titre pour ce fil de discussion où je vais m'efforcer de définir la théologie et l'anthropologie de la FOTCM et la façon dont cela pourrait et devrait personnellement guider chaque membre. Ce sujet est inspiré par la récente séance avec les Cs, à savoir :
Q : (L) Et qui avons-nous avec nous ce soir ?
R : Frilipiaea de Cassiopaea. Bonsoir ! Aujourd'hui, tu as apporté deux livres qui contiennent de grandes idées. Nous percevons les nombreuses questions dans ta tête. Répondons d'avance que oui, c'est vrai qu'un réseau peut opérer comme cela est suggéré. De même, le modèle de transformation personnelle est tout à fait exact agrémenté des modifications que tu as élaborées.
Q : (L) Donc, autrement dit, j'étais prête à poser toutes ces questions, j'avais amené mes livres, et vous m'avez tout simplement coupé l'herbe sous le pied ! [rires]
(Galatea) Non ! Ils t'ont aidée. Ça s'appelle aider.
R: Oui.
Je pense qu'il est nécessaire de fournir un certain contexte aux idées et au modèle que je vais présenter ici. Tout du long, je vais comparer des systèmes. Cependant, je ne souhaite pas submerger le lecteur avec plus de notions qu'il n'en a besoin à ce stade, je vais donc essayer de faire simple.
En premier lieu, il serait utile que le lecteur ait lu la série de l'Histoire Secrète : « L'histoire secrète du monde – un fil d'Ariane », « Les comètes et les cornes de Moïse », « Les changements terrestres et la connexion anthropo-cosmique ». Dans « Les comètes », j'ai abordé en profondeur l'antique philosophie grecque en mettant particulièrement l'accent sur les stoïciens.
Lors de l'étude des religions et des systèmes philosophiques antiques (qui se chevauchaient souvent ou étaient, en un sens, une seule et même chose), les principales questions des savants modernes concernent la catégorisation des différentes idées qui apparaissent : sont-elles théologiques, c'est-à-dire relevant de « l'étude systématique du divin et de l'exploration des vérités religieuses », ce qui inclut généralement une cosmologie (comment le monde est-il réellement et comment il fonctionne), anthropologiques, éthiques, etc. L'anthropologue culturel Clifford Geertz a fait remarquer qu'il existe une relation dynamique entre ce que les gens croient à propos de leur monde et leur ethos : à partir de « ce qui est » naît « comment devrions-nous nous comporter ».
Selon Troels Engberg-Pedersen (ci-après TEP), les écrits de l'apôtre Paul comportent des idées sur Dieu et le Christ et la façon dont le monde est agencé dans le temps et l'espace. TEP qualifie ces idées de « théologiques dans les grandes lignes » ou de « religieuses » et « cosmologiques ». Il y a également des idées sur les rapports entre les êtres humains et Dieu, le Christ et le monde compris de manière cosmologique ; et des idées sur les rapports interhumains au sein et en dehors du groupe des croyants au Christ. Ces idées pourraient en gros être qualifiées d'« anthropologiques », et les dernières plus spécifiquement d'idées « éthiques ».
Nous avons donc :
1) Cosmologie/Théologie : les idées sur Dieu et la nature du monde
2) Anthropologie : les idées sur la manière dont les humains s'insèrent dans le monde et leurs rapport avec Dieu/le Cosmos
3) Ethique : les rapports entre êtres humains dans différents contextes
Le célèbre théologien allemand Rudolf Bultmann a déclaré « [chez Paul] Tout énoncé sur Dieu est un énoncé sur l'homme. Il n'y a pas de véritable théologie paulinienne mais une anthropologie. » Il entendait par là que la vision de Paul, ou son « point de vue » sur la cosmologie/théologie influençait profondément sa manière de cerner les rapports des humains avec Dieu et les uns les autres. C'est-à-dire que si vous comprenez RÉELLEMENT comment est/fonctionne le Cosmos, ce qui EST, alors cela devrait profondément affecter votre façon d'agir dans tous les contextes, tant dans vos relations avec la réalité qu'au sein de cette réalité.
C'est là où l'on peut relever une correspondance très étroite entre les stoïciens, Gurdjieff et les Cs. Je développerai certaines de ces idées ultérieurement mais pour le moment, je ferai juste remarquer que la perspective cassiopéenne, les idées à propos des densités, des dimensions, des êtres de densité supérieure et leur influence sur notre réalité et nos vies devrait influencer profondément la façon de mener nos vies et dont nous nous traitons les uns les autres dans divers contextes.
L'autre chose à ajouter à la liste pour aider à clarifier la question est la compréhension de soi des gens. « Compréhension de soi » est une sorte de terme savant pour décrire comment une personne se perçoit, comment elle perçoit son intégration dans le plan cosmique. A savoir, une personne ne rend-elle compte qu'à elle-même, qu'à Dieu, ou à la société ; est-elle douée de libre-arbitre, tout est -il déterministe (aucun libre-arbitre), etc.
TEP : « Premièrement, la construction du Moi de Paul et la perspective du Je initiale n'est absolument pas « individualiste » au sens moderne du terme. Et deuxièmement... l'axe essentiel des écrits de Paul tend vers une certaine forme de communautarisme. Chez Paul, la théorie primordiale attenant à la façon dont le Moi devrait considérer ses relations à Dieu, au Christ, au monde et aux autres consiste à passer d'une perspective du Je à une perspective entièrement commune. Tout l'intérêt de sa pensée réside dans la pratique. C'est la pratique sociale qui constitue la première cible. »
Puis, en tant que savant moderne, TEP entame une discussion sur la manière de « lire Paul ». Il souligne que « jusqu'à ce qu'un obstacle ne surgisse, le lecteur sera immédiatement « en phase » avec l'auteur, a) présumant être capable de comprendre l'auteur, c'est-à-dire de « parler le même langage » que lui-même ou elle-même, b) visant en outre à comprendre le point de vue de l'auteur distinct du sien, c) s'attendant immédiatement à ce que l'auteur exprime une vérité – ou du moins ce que je devrais qualifier de « réelle opinion ». … {Puis, citant le philosophe Bernard Williams} « Nombre de perspectives que les êtres humains ont eues dans le passé ne sont pas des options réelles pour nous aujourd'hui : la vie d'un chef de l'âge du bronze ou d'un samouraï médiéval ne sont pas des options réelles pour nous puisque de toute évidence nous ne pouvons les vivre. » A contrario, une perspective est une option réelle pour un groupe soit si c'est déjà sa perspective, soit s'il pourrait l'adopter ; et il pourrait l'adopter s'il pouvait la vivre dans ses circonstances historiques réelles et garder son emprise sur la réalité, ne pas s'adonner à un vaste aveuglement, etc. »
C'est là que TEP crée la scission qui selon lui existe entre la vision du monde de Paul et celle de l'homme moderne. Il écrit : « Disons le carrément, la majeure partie de la vision du monde essentielle de Paul, autrement dit la perspective apocalyptique et et cosmologique fondamentale qui était la sienne, ne constitue pas à l'heure actuelle, et de loin, une option réelle pour nous – telle que Paul la comprenait. »
Et pourtant, c'est précisément ici, dans sa « perspective apocalyptique et cosmologique » que nous trouvons une convergence entre Paul et les Cs, ET Paul et le travail scientifique qui a été exclu indifféremment par les historiens et les théologiens. J'ai passé toute la série de l'Onde à flirter avec l'idée que notre monde est englobé dans une réalité hyperdimensionnelle en considérant la possibilité des densités et d'autres dimensions, le paranormal, en examinant tout cela depuis autant d'angles que cela paraissait utile pour aboutir à un résultat positif : les choses ne sont PAS ce qu'elles semblent être en apparence dans notre réalité et ne l'ont jamais été.
C'est aussi précisément dans ce domaine de cosmologie apocalyptique que Paul était en accord avec les stoïciens et même Gurdjieff. Tous ont une position très similaire à propos des cataclysmes périodiques sur Terre qui « réinitialisent le système ».
Ainsi, TEP considère que les parties centrales des idées de Paul ne sont plus une « option réelle » que l'homme moderne puisse croire ou considérer comme une cosmologie. Mais j'opte pour un point de vue différent : je pense que Paul tenait quelque chose de crucial au sens où cela étoffe nettement certaines parties des enseignements des stoïciens et rejoint quasiment les propos des Cs sur le bagage à l'évidence stoïcien de Gurdjieff. TEP souhaite ensuite extraire ce qu'il peut des idées de Paul qui puisse être encore valable en les comparant à la philosophie stoïcienne et d'autres systèmes éthiques de l'époque mais ce faisant, il ne tient pas compte du fait que la cosmologie apocalyptique des stoïciens n'est plus une option que l'on puisse envisager comme un portrait réaliste du Cosmos. TEP veut comparer la « forme de vie » de Paul – résultat direct de sa cosmologie – avec les formes de vie modernes auxquelles nous avons accès pour tirer des analogies avec notre propre réalité moderne qui s'est débarrassée de concepts tels que l'apocalyptisme (au véritable sens du terme : révélation). TEP veut sauver l'anthropologie et l'éthique de Paul de sa cosmologie en oubliant cette dernière. Il écrit : « ce que nous présentons comme une option réelle n'est pas exactement ce qui se trouve chez Paul puisque nous l'avons isolé d'autres parties de sa pensée que nous ne sommes pas prêts à endosser. »
A la fin de son livre "Paul and the Stoics", il écrit : « On peut penser, en fait on devrait penser, que la foi de Paul en l'histoire de l'incarnation du Christ, sous la forme directe dans laquelle il la comprenait, était fausse. Mais l'on peut se laisser stimuler par la sorte de « théologisation » que l'on trouve chez Paul pour penser que l'on devrait nous-mêmes adopter ce même type de théologisation : une théologisation qui tente de percer la signification de l'incarnation du Christ pour les êtres humains d'une manière qui fasse immédiatement sens philosophiquement et ainsi présente la configuration spécifique de la forme de vie croyant au Christ comme une option réelle pour ses contemporains. »
Évidemment, le problèmes est qu'en supprimant la cosmologie, TEP a fondamentalement privé les idées de Paul sur la façon dont les humains devraient vivre les uns par rapport aux autres de toute justification convaincante.
Ensuite, je présenterai le modèle et ce que cela signifie de passer d'une « centralité sur le Je » à une « centralité sur le Nous », le groupe, le réseau.
Enjoy !
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Quelqu'un pourrait proposer un meilleur titre pour ce fil de discussion où je vais m'efforcer de définir la théologie et l'anthropologie de la FOTCM et la façon dont cela pourrait et devrait personnellement guider chaque membre. Ce sujet est inspiré par la récente séance avec les Cs, à savoir :
Q : (L) Et qui avons-nous avec nous ce soir ?
R : Frilipiaea de Cassiopaea. Bonsoir ! Aujourd'hui, tu as apporté deux livres qui contiennent de grandes idées. Nous percevons les nombreuses questions dans ta tête. Répondons d'avance que oui, c'est vrai qu'un réseau peut opérer comme cela est suggéré. De même, le modèle de transformation personnelle est tout à fait exact agrémenté des modifications que tu as élaborées.
Q : (L) Donc, autrement dit, j'étais prête à poser toutes ces questions, j'avais amené mes livres, et vous m'avez tout simplement coupé l'herbe sous le pied ! [rires]
(Galatea) Non ! Ils t'ont aidée. Ça s'appelle aider.
R: Oui.
Je pense qu'il est nécessaire de fournir un certain contexte aux idées et au modèle que je vais présenter ici. Tout du long, je vais comparer des systèmes. Cependant, je ne souhaite pas submerger le lecteur avec plus de notions qu'il n'en a besoin à ce stade, je vais donc essayer de faire simple.
En premier lieu, il serait utile que le lecteur ait lu la série de l'Histoire Secrète : « L'histoire secrète du monde – un fil d'Ariane », « Les comètes et les cornes de Moïse », « Les changements terrestres et la connexion anthropo-cosmique ». Dans « Les comètes », j'ai abordé en profondeur l'antique philosophie grecque en mettant particulièrement l'accent sur les stoïciens.
Lors de l'étude des religions et des systèmes philosophiques antiques (qui se chevauchaient souvent ou étaient, en un sens, une seule et même chose), les principales questions des savants modernes concernent la catégorisation des différentes idées qui apparaissent : sont-elles théologiques, c'est-à-dire relevant de « l'étude systématique du divin et de l'exploration des vérités religieuses », ce qui inclut généralement une cosmologie (comment le monde est-il réellement et comment il fonctionne), anthropologiques, éthiques, etc. L'anthropologue culturel Clifford Geertz a fait remarquer qu'il existe une relation dynamique entre ce que les gens croient à propos de leur monde et leur ethos : à partir de « ce qui est » naît « comment devrions-nous nous comporter ».
Selon Troels Engberg-Pedersen (ci-après TEP), les écrits de l'apôtre Paul comportent des idées sur Dieu et le Christ et la façon dont le monde est agencé dans le temps et l'espace. TEP qualifie ces idées de « théologiques dans les grandes lignes » ou de « religieuses » et « cosmologiques ». Il y a également des idées sur les rapports entre les êtres humains et Dieu, le Christ et le monde compris de manière cosmologique ; et des idées sur les rapports interhumains au sein et en dehors du groupe des croyants au Christ. Ces idées pourraient en gros être qualifiées d'« anthropologiques », et les dernières plus spécifiquement d'idées « éthiques ».
Nous avons donc :
1) Cosmologie/Théologie : les idées sur Dieu et la nature du monde
2) Anthropologie : les idées sur la manière dont les humains s'insèrent dans le monde et leurs rapport avec Dieu/le Cosmos
3) Ethique : les rapports entre êtres humains dans différents contextes
Le célèbre théologien allemand Rudolf Bultmann a déclaré « [chez Paul] Tout énoncé sur Dieu est un énoncé sur l'homme. Il n'y a pas de véritable théologie paulinienne mais une anthropologie. » Il entendait par là que la vision de Paul, ou son « point de vue » sur la cosmologie/théologie influençait profondément sa manière de cerner les rapports des humains avec Dieu et les uns les autres. C'est-à-dire que si vous comprenez RÉELLEMENT comment est/fonctionne le Cosmos, ce qui EST, alors cela devrait profondément affecter votre façon d'agir dans tous les contextes, tant dans vos relations avec la réalité qu'au sein de cette réalité.
C'est là où l'on peut relever une correspondance très étroite entre les stoïciens, Gurdjieff et les Cs. Je développerai certaines de ces idées ultérieurement mais pour le moment, je ferai juste remarquer que la perspective cassiopéenne, les idées à propos des densités, des dimensions, des êtres de densité supérieure et leur influence sur notre réalité et nos vies devrait influencer profondément la façon de mener nos vies et dont nous nous traitons les uns les autres dans divers contextes.
L'autre chose à ajouter à la liste pour aider à clarifier la question est la compréhension de soi des gens. « Compréhension de soi » est une sorte de terme savant pour décrire comment une personne se perçoit, comment elle perçoit son intégration dans le plan cosmique. A savoir, une personne ne rend-elle compte qu'à elle-même, qu'à Dieu, ou à la société ; est-elle douée de libre-arbitre, tout est -il déterministe (aucun libre-arbitre), etc.
TEP : « Premièrement, la construction du Moi de Paul et la perspective du Je initiale n'est absolument pas « individualiste » au sens moderne du terme. Et deuxièmement... l'axe essentiel des écrits de Paul tend vers une certaine forme de communautarisme. Chez Paul, la théorie primordiale attenant à la façon dont le Moi devrait considérer ses relations à Dieu, au Christ, au monde et aux autres consiste à passer d'une perspective du Je à une perspective entièrement commune. Tout l'intérêt de sa pensée réside dans la pratique. C'est la pratique sociale qui constitue la première cible. »
Puis, en tant que savant moderne, TEP entame une discussion sur la manière de « lire Paul ». Il souligne que « jusqu'à ce qu'un obstacle ne surgisse, le lecteur sera immédiatement « en phase » avec l'auteur, a) présumant être capable de comprendre l'auteur, c'est-à-dire de « parler le même langage » que lui-même ou elle-même, b) visant en outre à comprendre le point de vue de l'auteur distinct du sien, c) s'attendant immédiatement à ce que l'auteur exprime une vérité – ou du moins ce que je devrais qualifier de « réelle opinion ». … {Puis, citant le philosophe Bernard Williams} « Nombre de perspectives que les êtres humains ont eues dans le passé ne sont pas des options réelles pour nous aujourd'hui : la vie d'un chef de l'âge du bronze ou d'un samouraï médiéval ne sont pas des options réelles pour nous puisque de toute évidence nous ne pouvons les vivre. » A contrario, une perspective est une option réelle pour un groupe soit si c'est déjà sa perspective, soit s'il pourrait l'adopter ; et il pourrait l'adopter s'il pouvait la vivre dans ses circonstances historiques réelles et garder son emprise sur la réalité, ne pas s'adonner à un vaste aveuglement, etc. »
C'est là que TEP crée la scission qui selon lui existe entre la vision du monde de Paul et celle de l'homme moderne. Il écrit : « Disons le carrément, la majeure partie de la vision du monde essentielle de Paul, autrement dit la perspective apocalyptique et et cosmologique fondamentale qui était la sienne, ne constitue pas à l'heure actuelle, et de loin, une option réelle pour nous – telle que Paul la comprenait. »
Et pourtant, c'est précisément ici, dans sa « perspective apocalyptique et cosmologique » que nous trouvons une convergence entre Paul et les Cs, ET Paul et le travail scientifique qui a été exclu indifféremment par les historiens et les théologiens. J'ai passé toute la série de l'Onde à flirter avec l'idée que notre monde est englobé dans une réalité hyperdimensionnelle en considérant la possibilité des densités et d'autres dimensions, le paranormal, en examinant tout cela depuis autant d'angles que cela paraissait utile pour aboutir à un résultat positif : les choses ne sont PAS ce qu'elles semblent être en apparence dans notre réalité et ne l'ont jamais été.
C'est aussi précisément dans ce domaine de cosmologie apocalyptique que Paul était en accord avec les stoïciens et même Gurdjieff. Tous ont une position très similaire à propos des cataclysmes périodiques sur Terre qui « réinitialisent le système ».
Ainsi, TEP considère que les parties centrales des idées de Paul ne sont plus une « option réelle » que l'homme moderne puisse croire ou considérer comme une cosmologie. Mais j'opte pour un point de vue différent : je pense que Paul tenait quelque chose de crucial au sens où cela étoffe nettement certaines parties des enseignements des stoïciens et rejoint quasiment les propos des Cs sur le bagage à l'évidence stoïcien de Gurdjieff. TEP souhaite ensuite extraire ce qu'il peut des idées de Paul qui puisse être encore valable en les comparant à la philosophie stoïcienne et d'autres systèmes éthiques de l'époque mais ce faisant, il ne tient pas compte du fait que la cosmologie apocalyptique des stoïciens n'est plus une option que l'on puisse envisager comme un portrait réaliste du Cosmos. TEP veut comparer la « forme de vie » de Paul – résultat direct de sa cosmologie – avec les formes de vie modernes auxquelles nous avons accès pour tirer des analogies avec notre propre réalité moderne qui s'est débarrassée de concepts tels que l'apocalyptisme (au véritable sens du terme : révélation). TEP veut sauver l'anthropologie et l'éthique de Paul de sa cosmologie en oubliant cette dernière. Il écrit : « ce que nous présentons comme une option réelle n'est pas exactement ce qui se trouve chez Paul puisque nous l'avons isolé d'autres parties de sa pensée que nous ne sommes pas prêts à endosser. »
A la fin de son livre "Paul and the Stoics", il écrit : « On peut penser, en fait on devrait penser, que la foi de Paul en l'histoire de l'incarnation du Christ, sous la forme directe dans laquelle il la comprenait, était fausse. Mais l'on peut se laisser stimuler par la sorte de « théologisation » que l'on trouve chez Paul pour penser que l'on devrait nous-mêmes adopter ce même type de théologisation : une théologisation qui tente de percer la signification de l'incarnation du Christ pour les êtres humains d'une manière qui fasse immédiatement sens philosophiquement et ainsi présente la configuration spécifique de la forme de vie croyant au Christ comme une option réelle pour ses contemporains. »
Évidemment, le problèmes est qu'en supprimant la cosmologie, TEP a fondamentalement privé les idées de Paul sur la façon dont les humains devraient vivre les uns par rapport aux autres de toute justification convaincante.
Ensuite, je présenterai le modèle et ce que cela signifie de passer d'une « centralité sur le Je » à une « centralité sur le Nous », le groupe, le réseau.